THELMA – L’AMANT ANIMAL
L’histoire est belle quand elle touche en plein cœur ou plutôt en plein dans la tête…
Un matin, coincé entre deux tableaux Excel, j’ai des nœuds au cerveau à force de devoir ranger des gens des cases.
Pour démêler tout ça, je me branche sur ma plateforme musicale et j’enclenche une de mes « recommandations pour vous » … Et là tout s’éclaire. Ça tonne, ça gronde… « Ça sent l’orage ». Ce cyclone musical, c’est « L’amant animal », dernier titre de ThelmA. Avec un grand A, comme ces histoires d’A sous forme d’états d’âme qu’elle décline au fil de ses chansons.
Je partage son titre, elle me remercie et la rencontre se fait assez naturellement. C’est donc en plein tumulte du Festival Art Rock à Saint-Brieuc que je découvre un peu plus cette jeune artiste qui m’a “éclaté ma petite tête”. Aussi réservée quand il s’agit de parler d’elle autour d’un verre, qu’affirmée dans ses chansons.

Thelma à 25 ans, est surveillante dans un collège en région Parisienne mais ce qui l’anime depuis toujours c’est la musique. “J’ai commencé vers 7 ans par la guitare puis le piano. Mes parents n’étaient pas du tout musiciens, ils me disaient même d’arrêter, je jouais trop.”

Après ses débuts à la basse et aux chœurs sur l’EP d’Allo Christine, qui lui ont permis de faire ses premières scènes il y a à peine deux ans, Thelma s’émancipe et avance en solitaire. “J’ai eu envie de vivre de mes propres projets. Pour le moment je fais des Chansons rock/ électro. Ça parle pas mal de moi, de ce qui me traverse. C’est un projet multiple, instinctif.”
Directe et sensible, en quelques titres Thelma mélange les genres. Synthés froids, guitares saturées, beats électro, elle chante l’amour, “parfois un peu complexe”.
Comme sur “Qu’on m’apprenne”. Une ballade déchirante sur les ruptures qui l’ont traversée. “J’écris sur la fin d’un monde quand je pense à toi et moi”, tout est dit ou presque. Le gimmick qui monte en puissance. Sa voix se tord sous les effets, te noue le ventre, et finit par t’arracher des larmes.
Changement de registre sur “Tu préfères Rebeka Warrior”, hymne entêtant et contradictoire comme une caresse à 130 BPM où se mêlent jalousie et humour. “Rebeka Warrior part d’une blague écrite avec mon ex. Le refrain, c’est une vraie histoire. J’ai été le fond d’écran de cette personne et elle l’a changé pour Rebeka Warrior. J’avais noté ça dans mon téléphone… et un jour, je me suis dit que ça pouvait faire une chanson marrante.” Un tube en puissance identifié dans la communauté queer parisienne mais qui n’a rien de revendicatif. “J’utilise des pronoms féminins comme n’importe qui.”

Une authenticité déjouée sur son nouveau single où Thelma s’improvise amante pas si religieuse… Une histoire d’amour et de violence qui n’a rien d’autobiographique et qui mène à quelque chose de plus cru, plus rock… Sans perdre son ADN, “L’amant animal” montre une nouvelle fois que la créativité de Thelma est sans limites. “Ce morceau change pas mal de ce que j’ai fait jusqu’à présent, ça s’est fait de manière très spontanée. J’espère que ça reste cohérent. Je me cherche encore, c’est difficile de mettre une étiquette sur ma musique.”
Loin des cases d’un tableau Excel, Thelma suit son chemin à son rythme. Un Ep est en projet. Quand ? Elle ne le sait pas mais peu importe puisque l’équation est là. Il va falloir qu’on l’apprenne Thelma = Avenir . Avec un grand A. Comme dans ThelmA.
Que dire de plus… « Ce smoothie est délicieux ! » répondrait-elle. Et nous, on lui rend la place qu’elle mérite en remettant ses chansons en fond d’écran.