Interview
du mois

SIMONE RINGER

Rencontre avec Simone Ringer au Biches Festival vendredi 14 juin 2024. Une artiste talentueuse au style unique. Sa voix envoûtante et son charisme sur scène ont captivé le public du Biches. Avec un héritage musical aussi riche que le sien, Simone Ringer n’a pas fini de nous surprendre. Une artiste à suivre de près.

AAS : Bonjour Simone, c’est la première fois que l’on se rencontre, pour celles et ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

SIMONE RINGER : Bonjour, je suis Simone Ringer, je suis chanteuse, auteure, compositrice, productrice. Je présente mon projet en solo qui est plutôt aux accents pop.

AAS : On t’a connue avec le groupe Minuit, pourquoi ce choix de partir en solo aujourd’hui ?

SIMONE RINGER : Le groupe Minuit a été une aventure incroyable. Je dis toujours que c’est un peu comme un couple et qu’il faut faire des concessions. Et en même temps quand ça avance et que ça marche, c’est assez génial car on va dans des endroits que l’on ne connaissait pas et on se dépasse. Mais je pense que j’étais arrivée un peu au bout et que j’avais envie de défendre un univers qui m’était propre. J’avais des choses à dire et je sentais qu’au sein du groupe je ne pouvais pas le faire. Nous sommes toujours très amis, nous ne sommes pas fâchés mais on s’est arrêtés. Je suis assez contente de pousser les choses là où j’ai envie d’aller et de ne pas avoir envie de convaincre les autres. On arrive à être plus radical quand on est seule que quand on est à plusieurs.

AAS : Dans ce nouveau parcours, tu as fait une résidence au cabaret Madame Arthur il y a quelques mois. Que t’a apporté cette expérience, et comment a-t-elle nourri ton projet solo ?

SIMONE RINGER : Je connaissais le cabaret de Madame Arthur depuis très longtemps et j’ai toujours été une grande fan. Je voulais faire une résidence car je voulais me confronter à un public qui ne me connaissait pas. J’ai pensé directement à Madame Arthur et ça m’a fait énormément grandir. C’était déjà une bonne première étape pour arriver seule sur scène même si en réalité nous étions toute une équipe, c’est une troupe. Ces artistes ont quand même une sacrée liberté, beaucoup de rires, de créativité. Je pense que ça m’a vraiment aidée sur scène, à prendre confiance en moi et à trouver mon personnage.

©PAUL BERTON

AAS : Le personnage est au cœur de ton projet justement et on sent un projet évolutif, pas figé. Un univers propre à Simone Ringer, c’est bien ça ?

SIMONE RINGER : Exactement ! Ce que j’aime quand je compose par exemple c’est de ne jamais  refaire la même chanson. J’ai différentes voix, différents personnages qui évoluent tout au long de ma vie. J’aime me dire que je ne sais pas ce qui va m’attendre demain. J’aime cette liberté de pouvoir me transformer, de me dire qu’à un moment j’ai envie d’être dans un truc super austère. Qu’à un autre moment j’ai envie d’être complètement excentrique en étant en sirène, en fée, en animal… de ne pas rester dans quelque chose de figé. J’adore pouvoir changer, me métamorphoser et me surprendre moi-même.

AAS : Le costume est très important dans ton projet musical, les deux sont très liés ?

SIMONE RINGER : Complètement. Sur scène j’ai pu travailler avec des créatrices incroyables, Miss Boo notamment qui fait beaucoup de costumes pour les drag-queens avec qui on dessine et on réfléchit ensemble. Le costume que je vais porter ce soir c’est Vanessa Pinto, une créatrice qui bosse aussi avec beaucoup de drag-queens. Il y a tellement de folies et de créativité ce qui nous donne envie de s’habiller comme elles. Le rêve quand on est sur scène c’est de pouvoir porter des choses que l’on ne met jamais dans la vraie vie. Je trouve aussi que l’on ne danse pas de la même manière selon le costume que l’on porte. Le costume ne doit jamais entraver le mouvement mais il nous fait bouger différemment et ça c’est intéressant.

AAS : Ton dernier single « Intentionnel »  avec Mathilde Fernandez (Ascendant Vierge) est sorti il y a quelques semaines. Comment s’est passée votre rencontre ?

SIMONE RINGER : On s’est rencontré dans un concert avec Mathilde, elle jouait en solo et moi aussi. J’avais fait mes études à Bruxelles et elle y vivait. Nous avions pas mal de potes en commun. On se connaissait sans se connaitre, mais avec beaucoup d’affinités musicales et de créativité communes. Elle a aussi un sens esthétique très fin et que j’adore. Quand je suis arrivée elle m’a dit ce serait cool que l’on fasse de la musique ensemble. Je lui ai proposé « Intentionnel »  que j’avais commencé à écrire, et elle a tout de suite kiffé. Ça a été d’une fluidité incroyable. On ne chante pourtant pas de la même manière mais à un moment on ne sait plus qui chante. C’est un duo, une chanson d’amour mais on chante d’une même voix.

©DIANE SAGNIER
©DIANE SAGNIER

AAS : Est-ce un plus ou un moins quand on est « fille de » ?

SIMONE RINGER : Ce sont les deux. C’est déjà super positif car c’est un nom « Ringer » que les gens connaissent. Ça attise la curiosité. Et il ne faut pas se mentir, je suis née dans un milieu musical donc forcément c’est plus facile, et il y a déjà des contacts business de la musique. Après, ça peut aussi amener des choses plus difficiles d’être toujours en comparaison. C’est quelque chose qui est assez dur, qui va qui vient et qui me soule  parfois. Ça m’est arrivé en sortie de concerts ou en interviews où des gens me disent de façon très gentille, plutôt comme un compliment : « Ça m’a ramené dans ma jeunesse, tu as la même voix que ta mère, c’est copié collé ». C’est positif  pour eux, mais moi en tant que personne ce n’est pas hyper facile. D’abord toujours cette comparaison avec des parents qui ont eu un héritage un peu mythique. Donc, ça dépend des moments. Ce n’est pas tout noir, tout blanc mais je ne vais pas me plaindre de ça.

AAS : La suite de tes projets, Simone ?

SIMONE RINGER : Il y a un EP qui sort à la rentrée et qui s’appelle Intentionnel. Il sera composé de six morceaux. Il y aura de la tournée et encore de nouveaux morceaux.

AAS : Un ou deux artiste à suivre ?

SIMONE RINGER : HSRS que j’aime beaucoup.

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