L’INTERVIEW PREMIER ALBUM : Festival Les Primeurs de Massy mercredi 30 octobre 2024.
Nerlov, l’angevin à l’univers inclassable, a marqué son passage aux Primeurs de Massy en défendant Pas si grave, son premier album. Entre pop, électro et chanson, Florent Vincelot, alias Nerlov, propose des morceaux oscillants entre mélancolie mordante et énergie up-tempo. Avec une plume acérée et un style unique, il transforme le désenchantement en une force créative. Ce premier album représente une étape décisive pour cet artiste à la fois abrasif et sincère.
AAS : On dit souvent que le premier album est un CV artistique. Qu’est-ce que cet album dit de toi ?
NERLOV : C’est intéressant, parce que dans mon cas, je pense que c’est assez vrai. C’est mon premier album, mais aussi le premier de ce projet Nerlov. C’est mon nom, celui qu’on utilise au quotidien pour me désigner. Et, en effet, cet album représente une sorte de synthèse de toute la musique que j’ai pu faire depuis environ 15 ans. C’est un mélange de mes anciens projets : Vedett, Sheraf, et de mon ancien groupe de métal Achouraf quand j’étais plus jeune. Donc oui, c’est vraiment une synthèse de tout ça mon album Pas si grave.
AAS : Qu’est-ce qui rend cet album unique pour toi ?
NERLOV : À mon sens, ce qui le rend unique, c’est que j’y ai intégré toute la musique que j’ai digérée depuis mes débuts en tant qu’auditeur, donc depuis très longtemps. Je pense être quelqu’un de très ouvert musicalement. J’écoute énormément de styles différents. Par exemple, ma passion pour la musique a commencé avec le métal. Ensuite, au fil des rencontres, je me suis ouvert à plein d’autres styles musicaux. Ce qui rend cet album unique, c’est qu’il n’appartient pas à un genre précis. Ce n’est pas une musique formatée pop avec des couplets et des refrains classiques. D’ailleurs, c’est difficile pour moi de définir ma musique, alors je dis souvent “pop” pour simplifier. Mais en réalité, ce qui le rend singulier, c’est ce melting-pot d’influences qui me caractérise.
AAS : Y a-t-il une histoire ou une anecdote derrière la pochette de cet album que tu aimerais partager ?
NERLOV : Cette pochette, je l’ai réalisée avec Nicolas Djavenchir, un super photographe avec qui j’avais déjà collaboré auparavant. On avait passé une semaine chez lui à Lille, une semaine un peu spéciale. Lui comme moi, on aime bien faire la fête, mais on a aussi beaucoup travaillé et shooté énormément. On a essayé plein de choses. Si on observe bien la pochette, c’est un gros plan sur mon visage. On distingue une petite mèche blonde parce que, à ce moment-là, je portais une perruque blonde qu’on avait voulu tester. Personnellement, j’aimais bien cette idée, mais ça n’a pas été retenu par l’ensemble des équipes. J’ai écouté les différents avis, et on s’est finalement accordés sur cette photo. Ce qui est drôle, c’est que des photos avec la perruque blonde existent bel et bien. Elles se sont même retrouvées par erreur dans le kit presse envoyé par mon tourneur. Ces photos n’auraient jamais dû être utilisées, et pourtant elles sont sorties sur plusieurs dates. On a souvent réagi trop tard en demandant de les retirer, mais elles sont restées. Au final, je trouve ça assez drôle.
AAS : Tu es en tournée. Que ressens-tu en voyant le public s’approprier les titres de l’album ?
NERLOV : C’est très appréciable de voir que certains morceaux sont connus par une partie du public. Ça fait 15 ans que je fais de la musique, mais j’ai toujours évolué dans des cercles très indés, très underground. Je n’avais donc pas l’habitude d’entendre des gens chanter mes morceaux en concert. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui arrive de temps en temps, et j’apprécie vraiment ça.
AAS : Quel est le titre que tu préfères jouer en live ?
NERLOV : C’est compliqué, parce que je les aime tous différemment. Mais s’il fallait en choisir un, je dirais que j’aime beaucoup interpréter Grâce à toi.
AAS : Quand tu écoutes l’album aujourd’hui, est-ce que tu te dis “satisfaction totale ou envie de tout refaire” ?
NERLOV : Je suis vraiment très content de cet album. On a pris le temps de bien le faire. Je pense n’avoir aucun regret. Bien sûr, il y a des morceaux que je trouve meilleurs que d’autres, et certains vivront probablement mieux avec le temps. Mais globalement, j’aime tout. Quand je les écoute, je me dis : “OK, c’est cool, ça correspond exactement à qui je suis et à ce que j’avais envie de faire à ce moment-là.” Maintenant, je suis déjà tourné vers l’avenir. Pour le deuxième album, j’ai envie de proposer autre chose.
AAS : Si tu devais résumer l’esprit de cet album en trois mots ?
NERLOV : Spleen, désabusé et cynique.