L’INTERVIEW PREMIER ALBUM : Festival Les Primeurs de Massy mercredi 30 octobre 2024.
EESAH YASUKE, artiste à la plume percutante et à l’énergie saisissante, a marqué les esprits lors du Festival des Primeurs de Massy. Nous l’avons rencontrée pour évoquer B.O d’une vie, son premier album dévoilé le 15 novembre, où chaque titre résonne comme une page intime et universelle de son parcours.
AAS : On dit souvent que le premier album est un CV artistique. Qu’est-ce que cet album dit de toi ?
EESAH YASUKE : Beaucoup de choses. Je suis très émue et impatiente qu’il sorte, parce que j’y ai livré des choses très intimes, des aspects de moi que peu de gens connaissent. Pour moi, cet album dépasse l’idée d’un CV. C’est comme un accouchement, une mise au monde de vérités. Des vérités qui sont parfois dures, qui reflètent un parcours de vie particulier et difficile. Je suis fière d’avoir eu le courage de me dévoiler, de parler sans retenue, notamment de mon enfance. Ce que je souhaite par-dessus tout, c’est que cet album aide les autres, qu’il soutienne celles et ceux qui traversent des moments difficiles. Parfois, on a l’impression qu’il n’y a pas d’issue ; j’ai moi-même ressenti ça. Aujourd’hui, je suis fière d’être artiste, d’en vivre, parce que je reviens de loin. Si mon album peut toucher et inspirer d’autres personnes, alors j’aurai accompli quelque chose de précieux.
AAS : Qu’est-ce qui rend cet album unique pour toi ?
EESAH YASUKE : Il est unique parce qu’il me ressemble. Il est à la fois personnel et riche de multiples facettes. Je me raconte clairement, mais j’ai aussi exploré différents univers musicaux. Il y a un vrai fil conducteur, un storytelling qui le rend marquant, tout en étant
varié dans ses directions musicales.
AAS : Y a-t-il une histoire ou une anecdote derrière la pochette de cet album que tu aimerais partager avec nous ?
EESAH YASUKE : Je ne parlerais pas vraiment d’anecdote, mais plutôt de l’esprit de cette pochette. Elle reflète tout ce que j’ai voulu transmettre dans cet album. Tout ce que j’ai véhiculé dans cet album, c’est-à-dire la dignité malgré les blessures que j’ai exposées, s’y
reflète. Il y a quelque chose de noble, de grand, qui transparait malgré les épreuves difficiles et douloureuses que j’ai traversées. Cette pochette représente beaucoup de fierté.
AAS : Ta tournée débute avec ces titres. Quel effet cela fait-il de les voir vivre avec le public pour la première fois ?
EESAH YASUKE : Récemment, j’ai joué un titre de l’album « Ça va aller », et une personne dans le public a été émue aux larmes. Elle est partie en pleurant, submergée par l’émotion. Ça m’a bouleversée, au point que j’ai fait quelques fausses notes justes après. C’était tellement intense. Et puis, pendant l’introduction, je rendais hommage à Madame Gisèle Pélicot. Il y avait quelque chose de très particulier dans l’air. Je voyais surtout que les femmes étaient profondément touchées, certaines pleuraient. Ça m’a beaucoup émue.
AAS : Quel est le titre que tu préfères jouer en live ?
EESAH YASUKE : J’adore jouer Harakiri. C’est l’un de mes morceaux préférés de cet album. Mais il y a aussi un titre plus ancien, Extrême que je ne me lasse jamais de jouer, parce qu’on fait un gros fuck à l’extrême droite. Je trouve que ça fait du bien, et que c’est nécessaire.
AAS : Si tu devais résumer l’esprit de cet album en trois mots ?
EESAH YASUKE : Le premier mot c’est épopée. Le deuxième c’est résilience, et le troisième espoir.