FEU! CHATTERTON–LABYRINTHE
Échappés de leur PALAIS D’ARGILE, leur dernier album auréolé d’un disque de platine, Feu!Chatterton aurait pu se perdre dans les dédales du succès.
Mais 4 ans plus tard, et après une résidence où ils se sont jetés dans la gueule du Louvre, les membres du groupe se lancent aujourd’hui dans une quête sinusoïdale sous forme de LABYRINTHE.
Ce quatrième album sonne comme un parcours initiatique, parfois chaotique qui oscille entre chanson française, rock, pop poétique et électronique. Moins grandiloquent, avec un certain désir de renouvellement, Feu!Chatterton explore de nouveaux territoires entre ombre et lumière.
On avance de piste en piste parfois émerveillé, parfois dérouté. Tous perdus dans ce labyrinthe,on s’y pose, on s’y trouve aussi comme dans un voyage intérieur vers l’apaisement.
Chaque morceau semble être une porte vers un autre couloir. Des territoires multiples qui explorent différents thèmes. De l’espoir (Allons voir) au deuil sur le lacrymale Mille Vagues. De la nostalgie (Carrousel, Monolithe) à la quête de soi (Ce qu’on devient, À cause ou grâce). Du lien humain (Mon frère, Baisse les armes) à l’exil d’un aventureux Etranger. De l’errance (Le labyrinthe) à la résistance (Cosmos song). Puis une lumière au bout du chemin, Sous la pyramide, comme une promesse d’issue et de clarté.


Et on pourrait en ouvrir d’autres tellement les chemins se croisent et s’entremêlent pour ne former qu’un reflet du monde actuel, saturé, mais en quête de tendresse. À travers une écriture en clair-obscur, les métaphores demeurent mais sont plus directes et touchent d’autant plus. Musicalement, le groupe atteint ici une maturité impressionnante. Les expérimentations électroniques s’intègrent désormais naturellement au souffle rock et poétique du groupe.
Avec Labyrinthe, Feu! Chatterton signe sans doute son album le plus humain. Plus qu’une renaissance, c’est une affirmation qui assume ses paradoxes et mène le groupe vers une sobriété qui lui va à merveille.
On s’imagine telle Alice, cheminer vers ce qu’on devient. Croiser des reines de cœur, des rois sans coeurs. Devenir lapin blanc, courir après le temps. Se dire que les cartes du destin sont entre nos mains.
Quitte à se perdre dans les méandres de l’âme humaine, Feu!Chatterton le fait avec grâce.