Interview
du mois

OJOS

Après un premier EP « Volcans » sorti en juillet 2021, qui fait la part belle aux émotions, tantôt brûlantes, tantôt douces, OJOS revient avec « Discipline ». Le deuxième EP du duo à paraître prochainement, s’annonce plus insolent et combatif. Interview en décembre 2022 à Bars en Trans (Rennes).

AAS : Pouvez-vous présenter OJOS ?

ELODIE : OJOS c’est de la pop hip-hop en français et en espagnol avec plein d’influences différentes. On a créé ce projet pendant le confinement et sorti un premier EP en juillet 2021. Dans ce projet il y a Adrien et moi. Nous  sommes de vieux amis… je dirais (rires), on s’est rencontrés en école d’architecture. 

ADRIEN : J’aime bien parler de pop alternative parce que c’est un genre qui regroupe plusieurs styles qui nous inspirent, qu’on écoute depuis plusieurs années. Ça  regroupe un peu d’électronique, beaucoup de hip-hop. On parle de pop car ce sont des formats qui sont avec des refrains chantés en français et un peu en espagnol. Elodie  est d’origine chilienne, d’où l’espagnol . On aime aussi l’idée de dire que c’est un style qui regroupe le son et l’image, d’où le visuel.

AAS : Vous avez fait tous les deux des études d’architecture, vous êtes diplômés. Comment s’est passé la transition avec la musique ?

ADRIEN : C’était le deal entre nous et pour les personnes de notre entourage. L’architecture, c’était avant tout une passion, comme la musique. Il faut avoir envie de faire ce métier parce que ça demande beaucoup de temps et d’énergie. Au moment du diplôme, on a eu l’occasion d’avoir assez d’heures pour devenir intermittents du spectacle. C’est ce  petit tilt qui nous a fait faire ce choix de nous consacrer pleinement à la musique. On avait déjà commencé à en faire énormément pendant nos études. Il n’y a jamais eu de moments de doute. On a notre diplôme, c’est très cool mais on n’y pense plus trop. J’ai l’impression que ce n’est plus notre projet de vie. Maintenant notre projet c’est OJOS, et on a envie de faire que ça.

ASS : Vous partagez beaucoup de choses ensemble, vous semblez très fusionnels au niveau musique, comment travaillez-vous ensemble ?

ELODIE :  Notre relation est fusionnelle humainement, pas que musicalement (rires). On se connaît depuis plus de 10 ans, on a fait nos études et de la musique ensemble. OJOS a beaucoup évolué même si c’est un projet récent. Il y a plein de manières de composer qui ont été mises en œuvre, ça serait difficile d’en citer une. La  seule chose que je peux dire avec plus de clarté c’est que j’écris les textes

ADRIEN : On aime beaucoup travailler ensemble sur les compositions. Élodie apporte beaucoup de matières. On a des bases de production qui sont aléatoires et très peu académiques. Ça nous permet une forme de liberté et c’est ce qu’on aime. On ne se donne pas de limites, on échange, on travaille ensemble, il n’y a pas de règle. Les textes c’est Élodie et la musique c’est vraiment nous deux.

AAS : Vous avez fait un premier EP. Où en êtes-vous dans la suite de votre projet ?

ELODIE : On prépare un deuxième EP qui arrive bientôt. On a déjà sorti il y a quelques mois un premier titre Peligrosa, qui veut dire “dangereuse” en espagnol. Le deuxième titre Tes mains sales est sur le point de sortir. Le second EP est prévu pour le printemps 2023.

ADRIEN : Tes mains sales, sera le deuxième single et le deuxième clip pour annoncer l’EP qui s’appellera Discipline. Cet EP sera plus fort, plus brutal, plus frontal, plus clair dans les choix esthétiques et dans les textes.

©Nicolas Garrier

AAS : Pourquoi ce choix de continuer à mettre de l’espagnol dans ce second EP ?

ELODIE : Parce que ça fait partie de l’identité du projet d’avoir de l’espagnol. Quand on a commencé à écrire, la première langue de OJOS c’était l’espagnol. Ensuite il y a eu le premier EP beaucoup plus en français, mais toujours avec des petits clins d’œil à l’espagnol. Sur le second EP, on essaye de garder ça, même si je prends de plus en plus de plaisir à écrire en français. L’espagnol devient de plus en plus difficile à intégrer, mais on essaye de se l’imposer parce que ça fait quand même partie de notre ADN.

ADRIEN : Le français est venu en cours de route mais c’est aussi en lien avec un moment où Elodie avait envie de dire plus de choses. C’était aussi une manière d’utiliser le français comme une volonté d’être un outil plus direct dans le propos. L’ idée c’est d’utiliser le français avec ses mots et ses verbes pour leur vraie valeur, leur vraie justesse.

AAS : Vous êtes bien entourés au niveau de vos amis. Murgida par exemple ou Alexis Delong que l’on retrouve sur de nombreux projets. Comment se passe vos collaborations ?

ELODIE : Pour l’instant on n’a pas fait tant de collaborations que ça. On a fait pas mal de prods avec Alexis au début du projet. Sinon je bosse aussi avec Pierre de Maere. Il nous soutient, et nous met dans ses premières parties. On a fait le Trianon la semaine dernière. C’est aussi mon coloc maintenant depuis peu, depuis que Murgida est parti.

ADRIEN : Adrian Murgida, était notre coloc, on vivait ensemble tous les trois à l’époque dans le 19ème  à Paris. Quand on a composé le premier EP, Adrian Murgida était toujours là et nous on était là aussi aux prémices de son premier EP. On parle de collaborations non officielles, c’est beaucoup du Off.  L’idée c’est d’échanger, de se conseiller. Pierre de Maere a repris ma chambre dans la coloc très récemment quand je suis parti, c’est un petit cercle. Alexis on le connaît depuis très longtemps quand il était dans le groupe Inuit à l’époque. Quand on a commencé à réfléchir à la réalisation de l’EP on a tout de suite pensé à Alexis. On aime sa manière de bosser. On travaille aussi avec Jérémy qui est bassiste avec Kimberose, une artiste plus soul. C’est un réseau qui nous plait bien, ce sont des amis et des gens de confiance.

ELODIE : Il est vrai que que nous avons de moins en mois de temps ensemble. Je joue avec Pierre de Maere maintenant. On bosse quand on a le temps, soit le soir, soit le dimanche. On s’est retrouvé à devoir faire les choses seuls, mais c’était quelque chose qu’on a fait avec énormément de plaisir parce que ça a été formateur. 

ADRIEN : Sur le deuxième EP on a été beaucoup plus livré à nous-mêmes. On a essayé d’amener les morceaux le plus loin possible. C’est aussi pour ça que ce sera un EP beaucoup plus personnel aussi bien dans les textes que dans la production.

AAS : Vos projets pour 2023 ?

ELODIE : La sortie du second EP Discipline au printemps avec plusieurs clips on l’espère, et la sortie de Tes mains sales, le prochain single en janvier. Une tournée avec quelques dates.

AAS : Un ou une artiste à suivre selon vous ?

ELODIE : Odilon avec le titre Dead Or Alive. C’est un artiste exceptionnel.

ADRIEN : Martin Luminet et Terrier qui sont de très bons amis. On adore ce qu’ils font.

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