PAMELA

PAMELA – LIVE. SHIFT. DREAM

“Let’s dance” chantait Bowie. “When Zaho says dance, you dance…” rétorque PAMELA sur LIVE. SHIFT. DREAM. Un premier EP qui révèle une fougue à l’état brut.

Avant même d’appuyer sur play, le nom intrigue. PAMELA. Ce n’est pas un acronyme ni un clin d’œil ironique à un objet de pop culture lointaine. C’est un prénom. Celui de la grand-mère de Sam, figure affective à laquelle le chanteur rend hommage. Un choix intime, humain, nostalgique… À l’image de leur musique.

Dès les premières secondes, le groupe impose une esthétique reconnaissable, quelque part entre la britpop, le rock indé, et une électro organique. On passe de références en errances, des rues pluvieuses de Londres aux clubs Nantais. Un équilibre rare entre élégance et moiteur.

Mais le duo franco-britannique, initié par Samuel Sprent et Simon Quénéa, n’essaie pas de copier une époque. Il la ressuscite à sa manière avec la modernité de l’instant présent, de la mouvance et de la rêverie

©Nypo

Chaque titre semble enregistré sur le vif avec une énergie vitale. Un état extatique qui nous sort aussi bien la tête d’une assiette de frites qu’il ne capture une foule sentimentale en concert.

Dès les premières notes de Focused qui ouvre à la fois l’EP et le live, on a envie de se défouler, à l’anglaise, avec classe. On frôle le chaos mais on garde le cap.

PAMELA nous fait passer de l’obsession à l’incertitude sur IDNKNWYT. Le doute, la confusion, tout est flou mais vivant, alors danse… A chaque instant. A l’instar de l’hymne contagieux G.R.E.A.T, passant de la quête de soi à l’euphorie collective sur scène.

Toujours en mouvement LIVE. SHIFT. DREAM. sait aussi se faire moins dance, plus dense, lorsque le désir comme sortilège nous envoûte sur Lover’s potion ou que l’urgence climatique nous brûle sur Put on the fire.

L’indignation et la résistance sont au cœur d’un tourment obsédant qui se poursuit avec la réédition de leur EP. Brutal mais honnête avec l’uppercut On the chin où la résilience frappe après l’impact. Puis l’amour, une boucle hypnotique sur This a song. Une chanson, rien de plus, pour s’exprimer même quand on n’a plus les mots justes.

Enfin la question des genres avec la reprise de Blur. Géniale Girls and boys à la sauce PAMELA. On imaginerait bien Damon Albarn en pleine crise existentielle sur la piste de danse.

Le groupe joue avec urgence, comme si chaque prise pouvait être la dernière. Tout est taillé pour le live : la batterie transpire, la basse captive, les refrains explosent. Et derrière les nappes électroniques, il y a une sensibilité très palpable. Peut-être parce que le projet est né d’une amitié. Celle d’un band qui, sans tricher ni surjouer, offre à sa pop franco-britannique raffinement et intensité.

PAMELA arrive comme une tempête au large de la Manche, quelque part entre Jersey et les côtes bretonnes… En pleine mer, un phare indestructible propulse sa lumière vers un avenir qu’on devine déjà incandescent.

29.11  @festivaltourdechauffe, Comines

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