Interview
du mois

NUIT INCOLORE

Nuit Incolore a dévoilé son tout premier album LA LOI DES PAPILLONS vendredi 10 novembre. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec l’artiste avant la sortie de son projet et sa victoire aux NRJ Music Awards.

AAS : Bonjour Théo, c’est un grand plaisir d’échanger avec toi. Comment vas-tu depuis notre dernière rencontre de cet été ?

NUIT INCOLORE : Ça va bien, mon emménagement s’est très bien passé et je suis enfin chez moi. Avec la sortie de l’album, de nombreuses échéances sont prévues cette semaine. Il faut que j’arrive à mettre ma fatigue de côté et la garder pour plus tard (rires ).

AAS : Oui, des événements importants cette semaine : la sortie de ton premier album mais également une nomination aux NRJ Music Awards dans la catégorie « Révélation francophone de l’année » comment le vis-tu ?

NUIT INCOLORE : C’est fou ! Cette nomination dans la catégorie Révélation francophone de l’année aux NRJ Music Awards m’a bluffé. Quand on me l’a dit, je n’y croyais pas. Je n’ai jamais été choisi pour être leader et je n’ai jamais aimé les compétitions, ça fait toujours plus de déçus que d’heureux.  Paradoxalement, quand on me l’a annoncé, ça m’a fait énormément plaisir. Je suis trop content que le travail de mon équipe et le mien soit reconnu. C’est touchant. Ça corrèle avec la sortie de l’album. Je pense que la date a été toute trouvée pour cet événement. Le 10 novembre risque d’être une date ancrée dans l’histoire de Nuit Incolore.

AAS : Ton premier album, La loi des papillons, album très personnel sort donc vendredi. Peux-tu nous parler de cette introduction magistrale qui ouvre l’album ?

NUIT INCOLORE : L’introduction s’appelle L’ envol. Je n’avais jamais sorti d’introduction mais ici, L’envol a été tout trouvé pour les concerts et l’album. Je voulais synthétiser le sens, le parcours de l’âme enfermée dans le corps comme un papillon l’est dans une chrysalide. Le « Souviens-toi  que tu vas mourir » à la fin est un memento mori qui joue le rôle d’un carpe diem non-larmoyant pour se rappeler de ce que l’on a vivre avant de mourir. Il y a tout un côté philosophique, mais aussi un côté très théorique avec l’image de l’effet papillon. Je voulais m’alimenter de ce symbole du papillon qui a une signification forte, partout, dans toutes les cultures. Le but était d’en faire un album avec ce côté “âme” et très “souffle de vie du papillon”.

©Hoda
©Hoda

AAS : Tu t‘es inspiré de quel papillon ? Car il y en a beaucoup à travers les cultures.

NUIT INCOLORE : Je suis fan de mythologie grecque. Le papillon en grec ancien représente l’âme, la « psyché », et signifie le souffle de vie et de l’âme. En passant des nuits à étudier le papillon, j’ai aussi découvert la symbolique dans la culture asiatique avec le côté soin et remède associé à l’âme, mais aussi son association au côté morbide. Je voulais m’intéresser, plutôt à cette âme qu’à la mort sinon on aurait dit que Nuit Incolore fait encore des projets pessimistes (rires !). Même si ça tire vers le négatif, ça raconte mon parcours et mes racines depuis le Vietnam qui sont comme cette chrysalide qui m’enferme. Cet album n’a aucune prétention de montrer ce que je suis devenu, mais plutôt de montrer l’évolution de quelqu’un de connu à quelqu’un de reconnu.

AAS : Ton album se clôture avec A l’inverse qui relance le thème principal, et se termine dans ta chambre où tout a commencé. Est-ce que tout est dit avec les 16 titres, ou est-ce juste une fin pour mieux repartir ?

AAS : Comme tu l’as dit, ce n’est qu’une fin. Sur cet album, il n’y a que 16 titres, car on m’a stoppé (rires), sinon j’aurais pu en mettre une trentaine. On ne m’arrête pas quand je fais de la musique. Nous avons mis tous les titres et pour la suite de mes idées, ça pourra donner un deuxième album. Pour le moment, le sujet n’est pas encore trouvé et je ne sais pas encore de quoi je parlerai.

AAS : Dans cet album, tu t’es également inspiré de tes voyages pour l’écriture de certaines chansons. Peux-tu nous en dire plus ?

NUIT INCOLORE : Oui c’est exact. Comme je voyageais pas mal entre la Suisse et la France, et un peu au Japon pour mes différents rendez-vous, je ne voulais pas m’interdire de composer. Je me suis donc inspiré de certains lieux pour créer des chansons. Dans la pénombre et Sous la pluie ont par exemple été composées au Japon. Ce sont les rues de Tokyo sous la pluie et dans la nuit qui m’ont inspiré. Le fait de papillonner partout dans le monde était très important pour moi. C’est le voyage d’une âme qui passe d’un point A à un point B, sans savoir ce qui arrivera par la suite.

©Hoda

AAS : Cet album est dédié à ton grand-père, explique-nous pourquoi ?

NUIT INCOLORE : Je devais lui faire cet hommage. Mon grand-père, que j’ai perdu récemment, était le fondateur du magasin de musique familial. C’était aussi une personne qui m’a follement inspiré. Il a fait tellement de choses dans sa vie : haut-gradé dans l’armée, chef de commune, musicien et finalement fondateur d’un magasin de musique. Il était un peu partout et c’est son côté plein d’espoir qu’il m’a transmis avec les outils de la musique. C’est un héritage culturel qu’il a transmis d’abord à mon père puis à moi. Il s’agit de mon grand-père adoptif, rappelons-le. Il a dû m’adopter comme mes parents l’ont fait mais sans choisir. Ce qui ne l’a pas empêché de me donner un amour incroyable, de m’enseigner la musique. C’est tout cela qui m’a donné envie de créer.

AAS : Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter pour la suite ?

NUIT INCOLORE : De ne pas prendre la grosse tête. Sinon, vous pourriez me souhaiter de ne pas tomber malade cet hiver pour mes concerts de 2024 (rires).


Merci à Yann Gourvellec et Stéphanie Gouezel / Team Artisteasuivre


Partager

error: Ce contenu est protégé