Interview
du mois

KOMODRAG AND THE MOUNODOR,

Erwan-Larzul

Komodrag and the Mounodor, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre musicale inattendue en 2019 au Banana Boat, un petit bar de Douarnenez (Finistère). Moundrag et Komodor sont alors deux groupes de rock/heavy/psyche, dont les sept musiciens vont naturellement fusionner, mélangeant influences rétro et énergie moderne.

Rencontre au Festival La Flume Enchantée l3 septembre 2024.

AAS : Hello la team, ravie de vous retrouver ! Pour celles et ceux qui vous découvrent, peut-on dire que le point de départ de l’aventure, c’est les Transmusicales de Rennes en 2021?

MOUNDRAG : L’aventure a en fait commencé un peu avant. Après cette première fusion au Banana Boat, nous avons organisé des tournées avec Moundrag and The Komodor, où nous jouions des reprises à la fin de chaque concert. Ça a duré environ un an. Puis, quand le Covid est arrivé, plutôt que de rester inactifs, on a composé des morceaux pour Komodrag. On a enregistré une session live avec trois morceaux que l’on a envoyés à Jean-Louis Brossard le programmateur des Transmusicales NDLR. Il a tout de suite accroché et nous a programmés pour clôturer le samedi soir du festival. On n’avait que quatre mois pour préparer 1h30 de concert. À ce moment-là, on a intensifié le projet pour créer un show solide. Cela fait maintenant trois ans que nous jouons ces morceaux.

AAS : Il y a depuis un enchaînement de dates (Hellfest, Les Francofolies de la Rochelle, Les Vieilles Charrues). Comment vivez-vous cet engouement ?

KOMODOR : Nous sommes très contents. Cela prouve que le projet plaît. Au départ, nous avons monté ce projet parce que nous sommes une bande de potes qui aiment ce genre de musique. Mais nous ne pensions pas qu’après les Trans, cela serait un tremplin aussi fulgurant. Au début, ce n’était pas très évident non plus en termes de planification, car nous n’étions pas tous intermittents ; certains avaient des jobs à côté. Par la force des choses, avec l’enchaînement des dates, nous sommes finalement tous devenus intermittents. Les Trans ont été un véritable accélérateur pour notre carrière. L’été suivant, nous avons eu de nombreux concerts, et ça ne s’est pas trop arrêté depuis la sortie de l’album.

HELLFEST 2024 – TITOUAN MASSE

AAS : A propos des Vieilles Charrues et du Hellfest, vous avez dit lors d’une interview « Il ne faut pas oublier qu’avant que nos groupes de rock ne soient reconnus, on reste quand même de gros has been avec des cheveux longs et des pantalons pattes d’eph ». C’est encore le cas aujourd’hui ?

MOUNDRAG : Je pense qu’on est toujours à la pointe de la mode et de la technologie, donc oui, je dirais qu’on est toujours aussi has been qu’il y a deux ou trois ans. Quand tu joues dans des bars, tu es encore plus has been, alors que quand tu es sur la scène des Vieilles Charrues, tu l’es un peu moins. On reste quand mêmes de vrais ploucs (rires) !

AAS : Vous avez créé un show très énergique, fidèle à l’époque, tant sur le plan musical qu’au niveau des instruments et des tenues. Comment travaillez-vous votre show ?

MOUNDRAG : J’ai l’impression que ça vient assez naturellement. On écoute uniquement de la musique des années 70, c’est ce qui nous fait vibrer. Nous sommes aussi fans du matériel de ces années-là que nous essayons de récupérer. Même si les années 70 ne sont pas très anciennes, cela fait 50 ans et cette période a été un peu bannie des ondes. En France, nous sommes un peu les seuls à faire ça. C’est un peu notre délire.

HELLFEST 2024- TITOUAN MASSE
HELLFEST 2024 – TITOUAN MASSE

AAS : Côté public, quels sont les retours sur votre show, notamment de la part des plus jeunes qui n’ont pas connu l’époque des années 70 ?

MOUNDRAG: Pour avoir joué dans pas mal de festivals mainstream, il y a de tout. Il y a les plus anciens qui ont peut-être écouté ça plus naturellement dans leur jeunesse et à qui ça parle directement. Il y a aussi les plus jeunes qui ont des parents qui ont écouté cette musique. C’est quand même ancré ; même s’ils sont plus dans la pop music et le rap, ils ont des réminiscences de ces sons-là. Voir des jeunes comme eux qui font ce style musical, qui n’est plus à la radio ni à la télé, je pense que ça leur plaît. Ils voient leur premier groupe de rock and roll. Aux Vieilles Charrues, par exemple, nous avons eu des jeunes qui nous ont dit : « C’était notre premier groupe de rock, on a adoré ! ». Ça nous fait super plaisir de faire perdurer cet héritage, qui est en train de se perdre, même s’il y a en ce moment un renouveau des années 60 et 70. Aujourd’hui, nous sommes habitués à voir des shows hyper millimétrés, propres, avec des super lights, des boucles et des écrans partout. Nous, nous proposons un live à sept sur scène, qui dénote complètement par rapport à ce que l’on peut voir dans les programmations, et je pense que c’est ce qui fait notre force.

AAS :  Je sais qu’un deuxième album est en préparation. Avez-vous déjà réfléchi à ce que vous pourriez revoir ou améliorer sur scène pour ce prochain projet ?

MOUNDRAG : Oui, on a déjà pas mal d’idées que l’on va commencer à mettre en place dès le 25 octobre à La Carène, à Brest. Nous commençons aussi à intégrer d’autres musiciens en plus de nous.

AAS : Des hommes ou des femmes ?

MOUNDRAG : Des femmes, quand même ! On est déjà 7 hommes sur scène, donc c’est bien d’apporter un peu de mixité. Dans notre prochain album, il y aura des éléments que l’on va garder du premier, notamment ce qui fonctionne bien. Ce ne sera pas un copié collé de ce que l’on a déjà fait, mais nous avons déjà une tendance et nous savons comment l’améliorer en intégrant de nouvelles personnes.

AAS :  Je sais que vous aimez dénicher du matériel vintage et que vous passez beaucoup de temps en ligne à chercher vos instruments ? Comment trouvez-vous toutes ces pépites que vous utilisez sur scène ?

KOMODOR : C’est un mélange de chance et de réseautage. C’est aussi une passion, on passe beaucoup de temps sur le Bon Coin quand on est dans le camion (rires). On regarde aussi pas mal de vidéos de groupes pour savoir ce qu’ils utilisaient, c’est une recherche constante, surtout en studio. On fait tout nous-mêmes : on enregistre, on mixe. A l’époque par exemple les musiciens utilisaient des machines à bandes, très chères aujourd’hui difficiles à entretenir. Il ne reste plus beaucoup de réparateurs spécialisés dans ce domaine. On a pas mal de matos vintage mais on essaie aussi de vivre avec notre temps, surtout en studio. On n’a pas beaucoup de moyens mais on s’adapte.

AAS : Vos projets à venir ?

KOMODOR : Quelques dates de concert, le MaMa Festival le 16 octobre notamment. Mais pour nous, l’évènement c’est surtout le show de la Carène à Brest le 25 octobre, avec des artistes que on a rencontrés, appréciés, et invités !

AAS : Des artistes à suivre ?

KOMODOR : Mansion’s Cellar qui seront aux Transmusicales en décembre prochain et Howlin’Jaws.

Prochains concerts : 16 octobre MAMA FESTIVAL , 19 octobre CARNAVALOROCK , 25 octobre LA CARENE

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