ALLO CHRISTINE-DANS LA TÉLÉ
« A quoi tu penses toutes les nuits avant de t’endormir ? ». Un questionnement comme un mantra qui plane sur les chansons rock d’Allo Christine. Des souvenirs d’enfance qui font de nous aujourd’hui les héro(ïne)s de notre propre film.
« Allo Christine, j’ai des trucs à te dire… ». Un coup de fil à une tante sous forme de confidence pour parler de ce qu’on oserait pas dire à ses parents… La nostalgie remède aux maux, comme une ode à toutes ces belles histoires qu’on n’a pas encore terminées.
Parfois, l’effet de la bière et les planètes s’alignent. Direction les toilettes de la Parcheminerie à Rennes pour soulager ma conscience entre deux concerts. A côté de moi, un gars d’au moins 1m90 engage la conversation et me demande si je suis là pour Greg (Alias Tomasi). On discute, il me parle de son groupe Allo Christine. Je lui demande qui est Christine, il me répond « sa tante »… Un concert et un follow sur insta plus tard, j’écoute les chansons d’Allo Christine et me voilà en pleine tempête.
“Tempêtes”, c’est justement le nom de leur premier EP sorti en 2024.
Le capitaine, c’est Balthazar, 25 ans, ancien membre du duo électro-rap “Sein”, qu’il formait avec son ami d’enfance. Le projet prend fin pendant le COVID et Balthazar ne sait plus trop où aller. Puis les souvenirs remontent : les influences musicales de son père, les groupes de rock dans lesquels il jouait au lycée, les histoires de flibustiers qu’il lisait petit. Et plus particulièrement une page sur une célèbre femme pirate : “trop stylée la meuf !”.

De ces souvenirs nait “Anne Bonny”, un premier titre rock empreint de nostalgie qui le pousse à se dire qu’il touche du doigt ce qu’il a envie de faire.
Paré à prendre le large, Balthazar devient alors figure de proue du navire Allo Christine. “Christine c’est ma tante. J’ai toujours échangé avec elle. C’est un peu comme un troisième parent à qui je peux tout dire : ce qui va, ce qui ne va pas. Le rapport à l’enfance dans mes chansons m’a permis d’amorcer le nom du groupe.”
Chanteur, auteur, compositeur, guitariste et producteur, Balthazar part à la rencontre de son équipage et s’entoure de gens de confiance, d’amis de toujours. Ensemble ils se mettent en quête de ce que va devenir Allo Christine… Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, à travers ses chansons, de quête d’identité intérieure et d’un rapport à l’enfance.
Un point de départ :
“ Le soir quand tu t’endors, t’es qui ? Tu fais le point sur ta journée mais aussi sur ta vie, c’est là que tu te retrouves vraiment. C’est un moment qui me fait vriller.”
Le premier EP est un mélange de toutes ces réflexions. Que ce soit ces choses que tu vois venir gros comme un camion et qui te pètent à la gueule – comme dans “La tempête”, une chanson sur le naufrage personnel “alors que tes potes t’avaient prévenu mais que t’étais pas foutu de l’entendre”– ou à travers “Un autre nom”, un doigt d’honneur à ceux à qui on pardonne tout, sous prétexte qu’ils sont connus…
Sur “Alexander”, chanson la plus influencée par son admiration pour Indochine, le message est clair : ne pas oublier d’où l’on vient. Ça rassure, parce qu’on peut vite se perdre.
Une nouvelle ère s’ouvre avec “Dans la télé”, nouveau single annonciateur d’un premier album réalisé par Davide Palmiotto (Ennio Morricone, Richard Cocciante, Morrissey…). Un morceau touchant qui nous rappelle qu’il ne faut jamais oublier ses rêves de gosse, même s’ils sont parfois trop grands.
Et que pense Christine de tout ça ?
“ Elle m’a dit qu’elle n’était pas sûre que mes souvenirs d’enfance parlent à tout le monde. Mais pour moi c’est important d’être connecté avec ces enfants intérieurs qui nous composent autant que des histoires d’amour, d’amitié ou des rencontres…”.
Les chansons d’Allo Christine nous emmènent contre vents et marées. Mais une chose est sûre, avec elles “l’azur chasse les nuages” et ça fait du bien.
En concert vendredi 4 juillet 2025 au Festival Belles Etoiles à Pacé : bellesetoiles.com