Nous n’avions jamais eu l’occasion de rencontrer Laura Cahen, artiste coup de cœur de la team. Ce fut chose faite à la Villa des Roches Brunes jeudi 16 février à Dinard, une semaine après le concert Des filles au Trianon.
AAS : Bonjour Laura, il y a quelques heures, tu as posté ce message sur Instagram « Je ne me remets toujours pas de ce 9 février ». C’est ta première interview depuis ce concert au Trianon. Peux-tu nous dire comment ça s’est passé ?
LAURA CAHEN : Je ne m’en remets pas parce que c’était des mois de préparation. Nous avions annoncé la date un an à l’avance. Entre temps il y a eu beaucoup de rebondissements. Nous avions même pensé à un moment à annuler parce que c’était assez loin de mon actualité, et du disque Une fille. Finalement il y a eu la sortie du disque Des filles qui a remis un peu de lumière sur ma musique. On a décidé de maintenir la date. Les conditions de remplissage des salles à Paris sont un peu inquiétantes, on ne sait pas trop, jusqu’à la fin, si ça va marcher ou pas. Finalement c’était complet, et j’ai réussi à inviter sur la scène toutes les filles qui ont chanté avec moi sur ce disque Des filles : Jeanne Added, Juliette Armanet, Joséphine Stephenson, Mélissa Laveaux, Pi Ja Ma et Yael Naïm. C’était fou d’être entourée comme cela. Le public avait des étoiles dans les yeux, moi aussi et elles aussi j’ai l’impression. Nous avions tellement bossé, et lorsque que ça se termine comme ça c’est super bien. Je ne suis toujours pas redescendue. Je suis très contente de faire un concert ce soir à Dinard avec cette vue incroyable, on est vraiment sur la mer, j’ai l’impression d’être sur un bateau, c’est assez dingue.
AAS : Après Une fille, il y a Des filles. Comment as-tu imaginé ce projet ?
LAURA CAHEN : C’était assez évident pour moi, qu’après Une fille il fallait faire Des filles. Nous avons réfléchi à faire une suite avec mon label et assez rapidement je me suis dit qu’il fallait faire des collaborations et l’appeler Des filles. J’ai écrit les chansons et essayé’imaginer à qui je pouvais les donner, puis et tout ça s’est monté petit à petit.
AAS : Quand tu as écrit ces chansons, savais tu à qui elles seraient destinées ? Là où je vais par exemple, avec Jeanne Added, donne l’impression qu’elle a été écrite pour elle.
LAURA CAHEN : Là où je vais, une chanson que j’ai écrite seule, sans penser au projet de départ. Quand j’ai eu l’idée de ce défi, j’ai tout de suite imaginer, partager cette chanson avec une femme qui pourrait m’accompagner dans cette fuite infernale, dans cette échappée. Jeanne Added a quand même une force dingue et je me suis dit qu’elle serait parfaite.
AAS : Quand tu dis dans un texte : « peu importe le vent, je veux passer du singulier au pluriel que les lignes bougent » tu penses à quoi en disant cela ?
LAURA CAHEN : Je me suis un peu auto-citée dans cette phrase. Quand je dis “peu importe le vent”, c’est un bout des paroles de la chanson Là où je vais, et “les lignes bougent”, c’est en rapport à la chanson Si rien ne bouge. J’ai envie que les choses bougent justement. Je me sens un peu loin des autres chanteuses lorsqu’il n’y a pas d’évènements ou de festivals qui nous rassemblent. Si on ne fait pas l’effort de se croiser, il ne se passe rien sauf avec les amies proches. Je me disais qu’il fallait que l’on soit plus fortes ensemble. C’est facile de se mettre en compétition les unes par rapport aux autres avec les réseaux sociaux, les tremplins, les prix comme les Victoires de la musique entre autres. Nous sommes censées nous mesurer les unes, aux autres. Ce n’est pas pour ça que je fais de la musique, c’est pour un partage de valeurs, d’émotions. J’ai juste envie que l’on soit dans une autre dynamique. Je me dis que nous serions plus heureuses si on faisait plus corps.
AAS : Dan Levy est également de retour sur ce projet. Une collaboration qui se confirme ?
LAURA CAHEN : Oui, même s’il n’a pas fait tous les titres de l’album parce que nos calendriers ne le permettaient pas et aussi parce que j’ai rencontré un autre producteur anglais, Mike Lindsay. J’adore Dan, après Une fille, c’était assez évident de continuer à travailler avec lui sur Des filles. Il est sur des projets de musique de films assez énormes et passe beaucoup de temps aux États-Unis. Nous n’avons plus le même rythme de travail, mais j’ai hâte de recommencer.
AAS : Le soir du concert au Trianon, vous attendiez les pochettes de ton d’album, sont-elles arrivées ?
LAURA CAHEN : Non toujours pas (rires), c’est terrible, mais je ne désespère pas.
AAS : Tu seras seule ce soir ?
LAURA CAHEN : Le lieu ici est magnifique mais assez petit. L’acoustique ne se prêtait pas au groupe entier avec la batterie et la basse. Le volume sonore était trop intense et puis la scène est petite.
AAS : Donc tu t’adaptes ?
LAURA CAHEN : En fait je tourne vraiment depuis deux ans sur ce disque et même avant d’ailleurs. J’ai toujours mené en parallèle des tournées en groupe et en solo, c’est une énergie tout à fait différente. Quand j’écris mes chansons, je commence toujours par un piano voix ou une guitare voix, c’est ma façon d’écrire. Je ne commence pas avec de la prod. Les chansons fonctionnent toutes seules et j’aime bien aussi revenir à leur première vie. Le fait que ce soit un peu plus nu crée un bel échange avec les gens.
AAS : Des projets à venir ?
LAURA CAHEN : Je suis en train d’écrire le quatrième album. Je continue aussi cette tournée en solo, en groupe jusqu’au mois de décembre. J’espère que l’on pourra rejouer Des Filles avec tout le monde en dehors de Paris.
AAS : Un ou une ARTISTEASUIVRE ?
LAURA CAHEN : Juneson, c’est une des filles avec qui je chante. Jusque-là elle était compositrice et arrangeuse pour la musique classique. Elle se lance dans un projet pop. Son premier titre, c’est celui que nous chantons sur mon disque Des Filles, mais elle va bientôt en sortir d’autres. Il faut la suivre !