Interview
du mois

LOU-ADRIANE CASSIDY

Rencontre avec l’artiste Québécoise Lou-Adrianne Cassidy, en concert à la Nouvelle Vague de Saint-Malo vendredi 31 mars 2023.

AAS : Je suis très contente de te rencontrer, c’est la première fois que tu viens en Bretagne ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Je crois que oui ! Je suis souvent venue en France quand j’étais jeune, mais je ne me souviens plus de tout. Saint-Malo, c’est la première fois.

AAS : As-tu eu le temps de visiter ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Nous sommes allés manger dans la ville fortifiée mais nous n’avons pas eu le temps d’aller au bord de la mer. C’est dommage, mais c’est ça la tournée, parfois on aimerait en voir un peu plus.

AAS : Est-ce que tu peux te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Je m’appelle Lou-Adriane Cassidy, j’ai 25 ans et je suis une artiste québécoise autrice, compositrice, interprète. J’ai sorti en novembre 2021 mon deuxième album qui s’appelle Lou-Adriane Cassidy vous dit bonsoir. Je roule ma bosse au Québec depuis à peu près cinq ans. Je suis souvent venue en France car j’accompagnais beaucoup d’artistes, notamment Hubert Lenoir et ma mère Paule-Andrée Cassidy, qui est également artiste. Elle m’emmenait avec elle quand j’étais toute jeune. Mais aujourd’hui c’est ma première tournée en Europe en tant qu’artiste.

AAS : Tu étais justement à la Boule Noire mardi à Paris, comment s’est passé ce rendez-vous avec le public?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Ça s’est très bien passé. C’était ma première date à Paris, car en octobre dernier au Mama Festival c’était devant des professionnels. C’était le jour de la grève, une des pires journées. Les gens chantaient mes chansons, ça m’a beaucoup touché car c’est un public que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais vu en vrai. J’ai eu tellement de bons retours, ça m’a remplie de joie.

©Ruffault Caroline

AAS : Tu as sorti deux albums, C’est la fin du monde à tous les jours et Lou-Adriane Cassidy vous dit bonsoir. Pour ce second album, tu as dit qu’il était plus facile à défendre sur scène, pourquoi ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Le premier album a été le berceau de mes angoisses. J’avais du mal à me sentir talentueuse, à être à ma place sur scène. J’étais anxieuse. Je vivais en même temps une tournée très dynamique avec Hubert Lenoir. J’ai découvert que j’avais ça en moi, mais que je n’arrivais pas à le transmettre sur scène dans mes propres chansons. Je n’arrivais pas à extérioriser mes émotions. Aujourd’hui mon spectacle est très intense. Il est beaucoup dans les extrêmes, très rock mais à la fois très intime. J’aime beaucoup jouer avec ce contraste, je me sens plus à l’aise, plus à ma place. J’ai découvert l’importance de prendre du plaisir sur scène et en studio.

AAS : Sur le texte de présentation qui parle de toi, il est écrit « son énergie bouillonnante se dégage de manière contagieuse grâce à son intense présence scénique ». Le fait d’avoir côtoyé Hubert Lenoir a-t-il contribué à ta façon d’être sur scène aujourd’hui ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Oui bien sûr avec Hubert, mais aussi avec d’autres artistes que j’ai accompagné au Québec comme Alex Burger ou Thierry Larose qui est actuellement mon guitariste. J’ai découvert dans cet accompagnement que mon spectre de capacité scénique était plus large que ce que je croyais. En faisant d’autres concerts avec des chansons qui n’étaient pas les miennes, où je ne décidais de rien, je me suis rendue compte que lorsque c’était très rock, que je donnais énormément d’énergie je me sentais bien. Je me sentais même mieux qu’auparavant, lorsque j’étais interprète, droite, un micro à la main. J’ai voulu écrire des chansons qui pouvaient me permettre d’exploiter tout ça. Ça a été une révélation. J’ai réussi à être en adéquation avec moi-même.

AAS : Ce second album a peut-être été pensé en premier pour la scène plutôt que le studio ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Non, ce sont deux univers très différents. Le studio en est un et je ne voulais pas me mettre de barrières, ni de limites. Et en concert je trouve que c’est un piège parfois d’essayer de reproduire l’album. C’est mieux d’essayer de s’adapter, de trouver le bon équilibre pour que ce soit plus rock ou plus doux mais pas avec les mêmes instrumentations.

AAS : Dans ce second album, tu abordes dans les textes ton rapport à la sensualité, la sexualité et la séduction. Tu avais des messages à faire passer ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Non pas de messages en particulier. Pour moi, cet album n’est pas si personnel. Ce n’est pas un reflet de ma vie. J’avais plutôt envie de faire un arrêt sur image de ce que j’observais de la sexualité. C’est la mienne mais ce sont aussi des histoires que je n’ai pas vécues. Quand on parle de sexualité dans les chansons, ce sont souvent des chansons de séduction qui sont très simplistes. Pour moi, la sexualité est plus complexe, et avec cette libération il y a beaucoup de contradictions. Je voulais parler de toutes ces nuances.

AAS : Quels sont tes projets à venir ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Il reste 5 dates de concert en France, nous en avons 9 en tout. Je reviens en France en juillet, et probablement en mars prochain. Je travaille sur de nouvelles chansons pour un nouvel album. J’ai aussi des concerts au Québec et en Europe. J’espère collaborer avec d’autres artistes.

AAS : Un ou une artiste à suivre ?

LOU-ADRIANE CASSIDY : Je propose Ariane Roy, un nom à retenir. Elle vient au Québec en mai, c’est une de mes meilleures amies et c’est une musicienne exceptionnelle, plus pop que ce que je fais. C’est une incroyable mélodiste et sur scène elle est aussi explosive, je l’aime de tout mon cœur.

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