Interview
du mois

Mr GISCARD

Il s’appelle Mr Giscard. Il n’a jamais été centriste, ni président. S’il a choisi ce nom de scène, c’est parce qu’il se prénomme Valéry… Il est né et a grandi en Guyane, avant de se retrouver en banlieue parisienne à l’âge de 15 ans. Nous l’avons rencontré quelques heures avant son concert au BICHES FESTIVAL samedi 11 juin 2022. Son premier album Sensibilité vient tout juste d’être dévoilé.

AAS : Coucou Mr Giscard je suis très contente de te retrouver. La première fois c’était en octobre dernier au Mama Festival 2021, puis je suis allée te voir à Rennes à Bars en Trans où tu te produisais juste avant MIMAA.

AAS : Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Mr Giscard : Je m’appelle Mr Giscard, je suis auteur-compositeur interprète et je fais un truc qui ressemble un peu à de l’électro-pop en français.

AAS : Tu viens de sortir un album, c’est tout récent, tu nous en parles ?

Mr Giscard : C’est sûrement le dernier album que je ferai, parce que ça a été une souffrance surtout sur la fin avec les deadlines. Je suis super content d’avoir lâché le bébé, on va voir comment ça va être accueilli.

AAS : Quand tu dis que ça été une souffrance la deadline, c’est parce que tu as dû écrire les chansons dans l’urgence ?

Mr Giscard : Non, j’ai quand même pris pas mal de temps, mais je ne suis pas quelqu’un de productif. Je trouve ça assez stressant de faire de la musique. Je suis assez perfectionniste et vu que c’est moi qui fais tout et que je suis face à moi-même, tout est long. J’ai toujours peur de faire une erreur, de passer à côté d’un truc. Je ne voulais surtout pas que mon album soit du remplissage, je voulais que chaque son ait un intérêt. Je n’avais jamais fait ça auparavant, je ne pensais même pas que j’allais être écouté. Je ne pensais pas non plus que je devrais me justifier sur le fait de m’appeler Mr Giscard.  

AAS : Tout ça c’est donc nouveau pour toi, ça doit effectivement te changer par rapport à ton parcours… Continues-tu à travailler le jour et faire de la musique la nuit ? Es-tu toujours luthier ?

Mr Giscard : J’ai arrêté de travailler, d’ailleurs les deux personnes qui m’accompagnent sur scène étaient dans la même boite que moi, et on est tous partis en même temps. Pour le moment nous sommes chômeur, peut-être qu’un jour on aura l’intermittence et on sera artiste, mais pour le moment ça va, on le vit assez bien. Ce n’est pas parce que tu as signé en maison de disque que tu peux payer ton loyer.

AAS : Qui est la jeune fille qui est en couverture de ton album ?

Mr Giscard : Alors ça c’est un peu une dédicace pour ceux qui me suivent depuis très longtemps, depuis l’époque Sound Cloud où ne se prenait pas du tout la tête. Souvent je prenais des photos run dum sur internet et je faisais des petits montages avec de la bouffe. C’était devenu un peu une sorte de signature, une direction artistique, mais pour mettre ça sur un CD il fallait avoir les droits, c’était un peu compliqué.

J’avais donc réussi à retrouver une nana dont j’avais utilisé la photo. Je l’ai contactée pour lui acheter les droits de cette photo, mais elle ne m’a jamais répondu. C’est finalement une de ses amies, (une jeune mannequin ukrainienne) qui a été motivée par l’idée de poser pour la pochette de l’album… du coup ça s’est fait comme ça.

AAS : Au début de tes interviews, tu disais que tu faisais de la musique pour faire danser et kiffer les gens. Hier soir tu organisais une soirée et j’ai pu voir justement sur les réseaux que ça kiffait et que ça dansait, n’est-ce pas ?

Mr Giscard : Je ne sais pas si on peut appeler cela de la danse, c’est du turn-up en tout cas. Mes musiques ne sont pas dansantes en soi. Vu que je ne me montre pas trop, on ne sait pas trop qui je suis, et ça j’aime beaucoup. J’aime le fait que l’on connaisse plus ma musique que ma personne. Tout le monde connait un morceau de Mr Giscard, mais personne n’a vu sa tête, et personne ne sait à quoi il ressemble, et ça me plait beaucoup. Je ne fais pas de la musique pour mon ego, je m’en fous. En concert, je pense qu’il y a un effet. Les gens sont tellement contents de venir me voir, tellement contents de démystifier le truc, car ils ne savent pas trop à quoi s’attendre.

Je parlais avec une nana qui est venue me voir en concert et qui travaille pour Hermès. Elle avait vu Sony, elle s’attendait à un mec en costard. Et là elle voit un mec qui n’est pas du tout habillé pour monter sur scène. J’aime beaucoup rentrer dans la foule, être avec les gens, c’est ça qui les rend fous et qui fait qu’il y a un effet un peu émeute dans les concerts.

AAS : Oui, en effet, on sent cette relation de proximité avec le public, on dirait qu’il y a une communauté Mr Giscard ?

Mr Giscard : Oui. Tu vois, je n’ai pas beaucoup de gens qui me suivent. On n’est pas loin des 7000.  Par rapport à d’autres qui en ont énormément sur insta, mais pas beaucoup de gens qui les écoutent, pas beaucoup d’auditeurs, moi j’ai énormément d’auditeurs, mais pas beaucoup sur insta. Les gens qui me suivent ont fait la démarche de me trouver sur insta. J’ai une communauté super réactive, et j’aime beaucoup. Je m’en fous un peu des chiffres, mais je suis très fier du nombre d’auditeurs que j’ai, parce qu’au final je mets énormément de temps pour chaque morceau, chaque sortie. Ça ne fait qu’augmenter à chaque fois alors que je ne fais rien pour, donc c’est que les gens ont vraiment kiffé les morceaux, je suis le premier surpris, c’est vraiment cool. J’aime bien mon public, il est cool, on boit des verres ensemble. Je ne suis pas le mec qui va rentrer en loge après le concert, je suis plutôt du genre à rester avec les gens à boire des verres avec eux. Après il ne faut pas s’enflammer, je ne suis pas une star non plus, je ne suis pas Angèle.

AAS : Tu n’es pas Angèle, ok, mais tu es un artiste atypique de par ton nom, ton projet artistique qui est un peu différent de ce que l’on peut voir actuellement. Tu as été comparé à Gainsbourg, tu le prends comment quand tu entends ça ?

Mr Giscard : Oh la la… c’est beaucoup trop. C’est comme les mecs que l’on compare à Daft Punk… Jamais je n’oserais me comparer à Gainsbourg… (soupirs !) C’est cool, mais je ne le prends pas vraiment au sérieux.

AAS : Tu as une belle date à la Cigale en novembre, tu vas préparer ça comment ?

Mr Giscard: Je pense avec un bon ingé lumière déjà, je vais essayer de faire un truc assez scénique. Après sache, que je ne suis jamais allé à la Cigale, je n’ai jamais fait trop de concerts. Je ne sais pas ce que c’est un gros concert, moi je suis plus un mec de club électro. Je vais apprendre et voir ce qu’est un bon concert, et puis c’est tout.

AAS : Ton ARTISTEASUIVRE du moment ?

Mr Giscard : Il y a déjà Thanas, qui est sur mon album, une jeune artiste que j’avais découverte sur SoundCloud qui fait de l’hyper pop. Il y a également Juno.

AAS : Merci Mr Giscard, à très bientôt !

Mr Giscard : Merci à toi, merci de soutenir le projet, ça fait plaisir !

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