Interview
du mois

OETE

Cela faisait déjà un bon moment que nous avions repéré Oete (à prononcer “eute”) de son vrai nom Thibault Blond, jeune artiste talentueux au timbre de voix puissant qui ne laisse pas indifférent. Quelques heures avant son concert au Mama Festival jeudi 13 octobre où il se produisait dans le cadre de la soirée spéciale iNOUÏS, Oete nous a accordé un moment d’échanges.

AAS : Bonjour, peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

OETE : Bonjour, je m’appelle Oete, j’ai 23 ans et je fais de la musique. J’écris, je compose, je chante de la variété alternative, de la musique pour danser sérieusement.

AAS : La variété alternative, ça veut dire quoi aujourd’hui ?

OETE : On nous demande toujours de qualifier notre musique et je crois que je n’arrivais pas à m’identifier à une case, donc j’avais envie de créer la mienne. La variété alternative pour moi c’est prendre le relais de toutes ces personnes comme Niagara, Daniel Darc, Alain Bashung, Christophe et amener ça encore plus loin. Et puis, je crois que la variété a un côté très kitsch pour parler très concrètement en France aujourd’hui et j’avais aussi envie de continuer à lui donner quelques bribes d’or.

AAS : Par rapport à ton parcours, tu expliques dans divers articles que tu viens d’un village de 250 âmes, un endroit dont tu avais envie de t’échapper, de fuir. Dans cet album qui sortira la semaine prochaine, que l’on a eu la chance de pouvoir découvrir, on sent beaucoup de liberté, comme une revanche par rapport à ce que tu as vécu dans ta jeunesse, tu peux nous en dire plus ?

OETE : Je crois que c’est ce que j’appelle les armes en fait. L’album s’appelle Armes & Paillettes et dans tout cet esprit de revanche, c’est plutôt tous ces moments, ces choses que tu te prends en pleine tête, plutôt que de venir te détruire, moi j’avais envie qu’elles viennent me construire et j’avais envie de les retranscrire comme ça. Le fait d’en faire des chansons, de pouvoir ensuite danser dessus, il y avait comme une victoire de toutes ces choses-là. Je pense que cette enfance dans ce village de 250 habitants m’a vraiment permis de connaître l’ennui, d’avoir envie de créer. Je pense que l’humain vient toujours combler ses manques, que ce soit d’affection ou quoi que ce soit, moi, j’avais vraiment un manque culturel dans ce paysage où il y avait une culture qui était agricole certes, mais pas une culture intellectuelle au sens où moi j’avais envie de la découvrir et j’ai tout fait pour aller vers ça.

©Yann Orhan

AAS : Cet album sortira le 21 octobre, “des chansons lumineuses en surface, écorchées dans le cœur”, c’est un peu ce que tu nous disais à l’instant, c’est plus écorché ou plus lumineux cet album ?

OETE : Je pense que les deux vont totalement ensemble parce qu’il faut être fêlé pour laisser passer la lumière car s’il n’y a pas d’écorchures, il n’y a pas de lumière, s’il n’y a pas de fêlures, c’est pas lumineux… enfin voilà. Ce que j’essaie de faire, c’est vraiment un alliage, même plus qu’une composition, c’est quelque chose qui est ensemble, qui est scellé… vraiment.

AAS : Dans cet album, est-ce qu’il y a un titre qui te tient plus à cœur que les autres ?

OETE : Je crois que je suis très attaché à Défense parce que je n’ai pas encore compris cette chanson et du coup ça me laisse encore du temps de la réflexion par rapport à elle. Elle est très évolutive pour moi, j’ai l’impression que le sujet évolue tous les 6 mois en fonction de ce que je suis en train de ressentir ou de mes questionnements du moment : j’aime beaucoup cette chanson pour ça.

Sinon je dirai aussi Corps & Ego parce que le corps est la carence la plus universelle possible, tout le monde a un complexe corporel quel qu’il soit. Je trouve que c’est la chanson la plus universelle de cet album donc je l’aime beaucoup.

AAS : Ce soir, tu te produis au MaMA Festival, une date aussi qui vient de s’annoncer à Bars en Trans à Rennes, j’ai l’impression que c’est bien lancé. Avec le public ça se passe comment ?

OETE : C’est la partie que je préfère. Quand je suis sur scène avec le public c’est ce qui m’exalte le plus parce qu’au studio toute la recherche est très intéressante mais quand on doit venir figer les choses, ça me fait un peu peur. Avec le live c’est comme si tout prenait réellement vie et tout s’articulait, c’est très beau et j’aime ça. J’aime pouvoir être totalement libre sur scène et essayer de transmettre ça au public, qu’il puisse ressentir cette énergie de liberté totale pendant 45 minutes et ressortir du concert et être un peu plus soulagé et plus léger.

AAS : Ton ARTISTEASUIVRE, ton coup de cœur du moment ?

OETE : Zaho de Sagazan !

AAS : Merci Oete, à très vite !

OETE : Merci à vous ARTISTEASUIVRE !

 La tête pleine, extrait du premier album de Oete Armes & Paillettes

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