OETE- COBRA
Décidément, Oete ne cesse de nous surprendre.
Loin de vouloir se sublimer, Oete incarne ici Cobra, un vieil homme au visage marqué par les rides, caché derrière une paire de lunettes de soleil et une capuche. Tout en lui, de sa tenue jusqu’à sa démarche hésitante, suscite la curiosité des passants qui le regardent, intrigués, déambuler dans les rues de Paris.
Puis brusquement, son attitude change et Cobra se lance dans une course effrénée à travers la ville, s’arrêtant parfois pour entamer des chorégraphies envoûtantes, devant le regard des passants fascinés, tout comme nous, par la liberté dont il fait preuve.
On ne peut s’empêcher de se demander après quoi court Cobra, ou devant quoi il fuit. L’amour, sûrement. Après tout, « Ne me parlez plus d’amour » chante Oete, qui apparaît d’ailleurs furtivement à la fin du film, créant ainsi une ambiguïté sur la véritable identité de Cobra. Lequel est l’autre, le double ?
Si le réalisateur joue ici avec les codes du documentaire, mêlant des plans bruts avec des images des réseaux sociaux, Oete se joue, lui, des codes de l’amour, détournant par exemple le rôle symbolique du Pont des arts ou du bouquet de roses.
Oete nous offre ici une nouvelle facette de sa personnalité en mêlant son univers déjà riche à celui d’autres artistes tout aussi talentueux.
Alors, on veut bien ne plus lui parler d’amour, mais on ne pourra pas s’empêcher de l’aimer.