OJOS – OUI FUTUR / NON MACHINES
La rentrée est déjà bien entamée mais octobre est toujours un moment charnière entre une année musicale prolifique et la suite qui arrive. L’occasion de faire le bilan, tendrement, des artistes qui ont marqué 2025.
L’évidence saute aux yeux. Dès janvier, est arrivé en bombe un des albums qui a usé ma platine. OUI FUTUR d’Ojos, deux artistes qu’on aime suivre depuis le début tant leur univers nous touche.
Rencontrés sur les bancs de l’école d’architecture, Elodie Charmensat et Hadrien Perretant ont lâché le bâtiment pour construire quelque chose de plus grand, plus beau. De la musique, leur musique, faite de lave et de sève. 2 EPs, un album, différents styles alliant chanson, pop et hip hop, du français, de l’espagnol… Alors OUI, dit comme ça on pourrait croire qu’ils se cherchent encore mais NON tant le projet transpire l’authenticité, l’audace et le renouveau.

Et l’affaire est loin d’être classée car l’opportunité se présente aujourd’hui de rouvrir ce dossier brûlant à travers l’EP OUI FUTUR / NON MACHINES.
Après avoir réchauffé les cœurs des salles de concert et des festivals en duo avec guitares et beats électroniques compulsifs, Ojos s’octroie une pause acoustique en réorchestrant certains morceaux de leur brillant 1 premier album. Des versions live qui s’inspirent des sessions Against (all) the machines des explosifs KIDS et THE VANDALIST, de Noga Erez. Exit les machines donc, leurs chansons reprennent vie grâce à 7 musiciens réunis sur une jolie photo de classe. Cuivres, piano, percussion, guitare, chœurs, clapping… Et parmi les copains de la bande, se glisse également à la basse Balthazar, artiste touche-à-tout, derrière le génial projet Allo Christine…
“Ça faisait trop plaisir de passer ces moments entouré de gens talentueux et bonne vibe. Je sais que ça leur tenait à cœur de faire ces sessions bien accompagnés. Fier d’avoir fait partie de l’équipe, c’était précieux de partager un moment de son comme ça. Je pense que de la bonne musique c’est surtout des belles rencontres, et t’as vu ça se sent quand tu regardes et que t’écoutes les sessions”. Des petits mots simples que m’a confiés Balthazar et qui attestent la franche camaraderie du projet.
Un joyeux bagad donc, qui fait la part belle à la voix et aux textes corrosifs d’Elodie.
Moins directs qu’à travers leurs productions initiales, les morceaux prennent du recul sur les propos acerbes qui les composent et font naître de nouveaux sentiments. La lassitude évoquée dans 100 fois prend une tournure plus vulnérable, moins sur la défensive. Tout comme le piano renforce le questionnement sur L’ Amour et le succès où le sacrifice semble plus marqué sur les refrains. Tandis que le saxo crisse pour mieux dire “ça dégage” aux haters sans couilles sur Krkrkr, l’agressivité des machines laisse place à l’apaisement et ça fait presque plus mal. Au même titre que la chaleur humaine du groupe emmène le très beau “Je dors tout le temps” vers un écrin plus venimeux, plus dangereux.
Si on peut se délecter en boucle sur les plateformes de ses relectures très réussies, rien n’empêche également d’aller les voir sur scène et de se laisser électriser par les machines qui les accompagnent. Car oui Ojos, c’est le futur mais c’est aussi un très beau présent qu’ils nous offrent avec leur musique.
31/10/2025 @Les Primeurs de Massy, Massy
05/11/2025 @Le Rideau Rouge, Lasne
06/11/2025 @La Nef, Namur
26/11/2025 @La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
28/11/2025 @Seven Casino, Amnéville
29/11/2025 @Les Femmes s’en Mêlent – La Marbrerie, Montreuil