SOLANN

Solann
© Clémentine Ecobichon

SOLANN – Si on sombre ce sera beau

1, 2, 3… Solann ! À peine son premier album sorti, elle se retrouve déjà en lice pour trois Victoires de la Musique. Face aux plus grandes, elle concourt dans, dans les catégories Révélation scèneRévélation féminine et Chanson originale avec Rome.

Dès Préambule, premier morceau de l’album, le ton est donné. Solann n’écrit pas pour distraire, elle chante pour secouer. Si on sombre ce sera beau est un disque de contrastes : pop et symphonique, intime et universel, doux et percutant. L’album s’inspire d’artistes contemporains comme Stromae et de figures emblématiques telles que Barbara, pour finalement ne ressembler à aucun autre.

Le titre phare, Rome, qui lui a valu une de ses nominations aux Victoires de la musique, résonne avec le reste de l’album. Solann pose des mots tranchants sur ce que vivent encore trop de femmes : le sexisme, la violence, la peur. Une claque, mais jamais une complainte. Comme dans le reste de l’album, elle transforme la douleur en une force inébranlable. Ailleurs, c’est le monde lui-même qui l’inquiète : entre écologie en péril (Tout est perdu) et avidité sans limite (Les Ogres), elle n’épargne rien ni personne.

Solann
© Clémentine Ecobichon

Malgré des textes engagés et une apparente colère face à un monde qu’elle n’accepte plus, Solann parvient à faire passer ses messages en douceur, avec une voix mélodieuse et solaire. Elle n’efface en rien l’engagement de l’artiste pour défendre un monde plus juste. Avec Les Ogres, autre titre phare de ce premier album, elle dénonce, sur des percussions lourdes et des basses profondes, les grandes entreprises et personnalités qui ont sacrifié l’humain sur l’autel de l’argent et des bénéfices. Relations humaines, mort, liberté… Solann ne s’interdit d’évoquer aucun sujet difficile, mêlant une certaine douceur à des rythmes entraînants et à sa féroce volonté de changer les choses.

Si on sombre ce sera beau s’impose finalement comme la continuité de l’EP de l’artiste, Monstrueuse, qui défend les opprimé·e·sface à ceux qui ont tout et ne partagent rien. Malgré ses thèmes parfois difficiles, il apporte une lueur d’optimisme, rassure parfois sur le fait que rien n’est perdu, tout en soulignant la mélancolie du chaos.

Solann
© Clémentine Ecobichon

Déjà reprise dans les cortèges militants, sa musique vibre bien au-delà des scènes. Aux Victoires de la Musique comme sur les pavés, Solann est là où ça compte. Et dès le 26 février, elle portera ses chansons sur scène à travers la France, la Belgique et le Luxembourg, avec une escale attendue à l’Olympia le 9 avril 2025.

Plonger dans l’album de Solann, c’est accepter de toucher le fond. Mais une chose est sûre : si on sombre, ce sera beau.

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