NANTES (44), PAYS DE LOIRE
Le Bise Festival – le rendez-vous incontournable des musique actuelles de début d’année à Nantes – se déroulera les 16 et 17 janvier 2024.
L’occasion pour le public et les professionnels de découvrir 25 talents émergents de la scène musicale actuelle. Tanguy Aubrée, l’un des co-fondateurs de l’événement, nous raconte la genèse du festival et nous présente cette 3ème édition.
AAS : Bonjour TANGUY, tu es cofondateur du Bise festival qui aura lieu à Nantes le 16 et 17 janvier 2024 pour la troisième année édition. Comment est né cet événement ?
TANGUY : Il est né de l’envie commune de cinq amis de créer une association à Nantes pour mettre en avant des projets artistiques et collaborer, tout en étant sur notre territoire. Nous avions envie de valoriser le fait que nous sommes des structures qui ont un impact sur la musique en France, et même à l’étranger. Au départ quand nous avons crée VADYM, nous avions envie de faire des afterworks avec le réseau professionnel nantais. Mais rapidement, nous nous sommes rendus compte que nous avions l’habitude tous les cinq de faire des festivals de showcases importants pour la scène musicale comme le Mama à Paris, Bars en Trans à Rennes, le Great Escape à Brighton ou encore le Reeperbahn en Allemagne. Nous savons que ce sont des moments forts dans l’année, qui sont très importants. On s’est alors dit qu’il fallait faire venir le réseau professionnel à Nantes. Quoi de mieux que de se caler sur les Biennales Internationales du spectacle (Les BIS) qui sont un réservoir formidable de professionnels pour organiser quelque chose de plus artistique. Sur les BIS, il y a cet aspect de salon professionnel, mais sans vraiment cet aspect concert. Nous avons donc imaginé un festival de musique qui se cale en même temps que les BIS, pour pouvoir montrer des artistes émergents, les valoriser, et faire venir du réseau professionnel. Cela a permis de faire venir des professionnels qui étaient plus liés à l’artistique mais qui ne venaient pas aux BIS parce que le BIS c’est une place de marché où on achète des spectacles. Il n’y avait pas forcément de directeurs artistiques, de programmateurs de festivals ou des labels. Ça nous a permis de replacer l’évènement comme un vrai évènement musical.
AAS : Et vous avez juste rajouté le E à « BIS » (rires) ?
TANGUY : Le nom du festival est venu entre nous comme une évidence. Dans tous ces événements de professionnels du monde de la musique, nous nous « claquons » une petite bise et nous discutons de nos artistes (rires). BIS BISE c’était un peu le pendant du BIS. On
voulait un nom un peu fun et un peu alternatif.
AAS : Sachant qu’il s’agit d’un travail collaboratif, comment et avec quels critères se fait la sélection des artistes pour la programmation ?
TANGUY : Nous sommes 7 programmateurs car le festival est réalisé en collaboration et en coproduction avec les deux lieux qui nous accueillent : STEREOLUX et TREMPO. Chacune de ces structures a un programmateur qui participe aux discussions, en plus de nous cinq. Nous lançons d’abord un appel à notre réseau pour nous faire part de tous les nouveaux artistes qui vont émerger. Nous essayons d’avoir cet aspect de nouveauté dans la programmation, avec des artistes les moins découverts possible par le public et les professionnels. par exemple, l’artiste canadien ROBERT ROBERT qui se produira au BISE, sera en France pour la première fois, et pout nous c’est intéressant. Il y a aussi un critère géographique que nous prenons en compte avec cette volonté d’avoir une programmation composée d’artistes locaux du territoire, mais aussi nationaux et internationaux.
MARDI 16 JANVIER 2024 PROGRAMMATION
AAS : Ça veut dire que les artistes qui démarrent ont plutôt intérêt à avoir un projet structuré avec un label ou un éditeur derrière pour pouvoir se produire au Bise Festival ?
TANGUY : Tout à fait, c’est aussi un aspect important dans nos choix. Ce ne sont pas des artistes émergents amateurs. Nous sommes sur des artistes structurés, sans qu’ils aient pour autant tous les accompagnateurs, type éditeurs, labels ou tourneurs. C’est le cas de certains artistes comme MIMOSA par exemple coproduit par Daydreams. Le groupe a un label mais n’a pas encore de tourneur. Le but c’est aussi de venir chercher des nouveaux partenaires et compléter la palette dont l’artiste a besoin. Il doit y avoir un minimum de structuration, pour que les professionnels qui viennent découvrir ces groupes se disent « ok, on peut y aller, il y a un terrain propice au développement de ces artistes pour passer à une étape 2 ou 3 ». L’autre aspect important dans la programmation, c’est la parité qui a été mise en place dès la première édition. C’est une démarche importante à nos yeux. En plus, nous menons des actions dans nos rencontres professionnelles sur la place des femmes dans l’industrie musicale. Nous attachons une grande importance à ces préoccupations actuelles et essayons déjà d’être bons élèves dans nos équipes du festival mais aussi dans la programmation artistique.
AAS : 25 artistes, 4 scènes, des artistes locaux comme AGO GAZO ou MIMOSA, internationaux comme COLT qui vient de Belgique, ROBERT ROBERT du Canada ou NATHALIE FROEHLICH de Suisse. Une programmation une fois de plus très éclectique qui va du rap, à l’électro en passant par la chanson pop ?
TANGUY : Oui, le but c’est d’avoir un équilibre dans les styles musicaux des musiques actuelles. Quand on regarde le déroulé de chaque soirée, on se rend compte que l’on commence par des choses un peu plus douces et que l’on finit par des choses un peu plus électro. Nous avons deux soirées qui montent en puissance en termes d’intensité musicale, mais avec des styles assez différents. Sur trois éditions, ce n’est jamais exactement la même formule. Il y a toujours des changements. Il y a aussi des coups de cœur, car quand on est 7 programmateurs, on essaye de faire en sorte qu’il y ait au moins un consensus au ¾ minimum. On veut vraiment que ce soit des choix assumés par tous. Quand on reçoit entre 300 et 400 propositions et que nous avons que 25 choix à mettre dans la liste finale alors forcément les sélections sont complexes.
MERCREDI 17 JANVIER 2024 PROGRAMMATION
AAS : Mardi 16 janvier, le BISE propose des rencontres professionnelles. Qu’est-ce que cela apporte en plus à un professionnel présent aux BIS ?
TANGUY : Les BIS ne commencent que le mercredi et nous le mardi. A la base, nous voulions pouvoir proposer un « slow meeting » en prenant le contre-pied des rencontres très chargées en personnes du BIS ou du MAMA. L’idée c’était de profiter de la journée du mardi où il n’y avait rien pour les professionnels. C’est un moment plus tranquille où l’on a sélectionné une cinquantaine de personnes qui se rencontreront sur environ une heure et demie, pour prendre le temps de discuter de programmation musicale et d’artistique. Nous avons décidé d’étoffer cet après-midi, en créant des ateliers. nous avons un atelier sur “Comment croire en la mixité ?” qui sera ouvert aux homme et aux femmes. Nous avons le CNM qui est partenaire du BISE et qui présentera ses outils et services actualisés. Nous avons également une table ronde sur un thème particulier qui nous paraissait pertinent et intéressant qui n’est pas dans les thèmes abordés pour les professionnels du BIS ” Artistes et influences dans les musiques actuelles : un.e artiste doit-il.elle se considérer ou être considéré.e comme influenceur.euse? “ avec Maxence, un influenceur très connu. C’est un après-midi décalé sur les formats mais qui va nous permettre d’ouvrir la soirée avec des gens déjà présents et avec un apéro professionnel de 18h à 20h.
AAS : Quels sont tes cinq artistes à suivre coup de cœur de la programmation ?
TANGUY : Je suis très content que nous ayons ROBERT ROBERT, c’est un artiste que j’ai découvert au Canada aux Francofolies de Montréal en juin dernier et j’ai trouvé son énergie géniale. Sinon, j’aime beaucoup IPNDGO qui est un artiste R&B basé à Nantes, très original. J’apprécie également la rappeuse LA VALENTINA, elle chante en espagnol et a beaucoup de bagout et de charisme. Autrement, il y a la folk très douce et légère de AUGUSTA. Pour finir, j’ai envie de citer MIMOSA qui est mon groupe maison. C’est un véritable coup de cœur que j’ai découvert sur une session live de Sun radio. Je les ai signés sur mon label très peu de temps avant de les proposer en programmation. C’est d’ailleurs eux qui ouvriront le festival.
Le BISE est organisé par l’association VADYM, composée des structures Bleu Citron, À Gauche de la Lune, Daydream Musics Mélodyn et Yotanka. Réalisé en coproduction avec Stereolux et Trempo, il s’inscrit dans le programme officiel des Biennales Internationales du Spectacle 2024.
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