Interview
du mois

RANDY

Rencontre avec Randy, jeune pousse du rap made in France au Festival Bars en Trans à Rennes samedi 10 décembre 2022. La musique de Randy se définit comme une expérience cartoonesque qui réveille le bonheur sommeillant en chacun de nous. S’il est difficile pour vous de dissimuler votre enthousiasme à l’écoute d’un de ses morceaux, ne paniquez pas c’est certainement les effets secondaires de ce qu’on appelle la « Feel Good Music ».

AAS : Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

RANDY : Bonjour, je m’appelle Randy, créateur de la Feel Good Music. Je fais de la musique sérieusement depuis maintenant 2 ans et je vous conseille d’écouter ma musique si vous avez un peu de tristesse dans votre vie car je vais vous mettre du baume au cœur.

AAS : Tu dis souvent dans ta musique que tu es “feel good”, c’est important pour toi de transmettre des ondes positives dans tes sons ?

RANDY : J’ai eu la chance d’avoir tout ce dont un enfant peut rêver en termes d’affection, de situation familiale, ou même dans ce que l’on m’a donné en termes d’énergie. Quand j’ai commencé à faire de la musique, ma personnalité a pris le dessus. C’est pour cela que dans ma musique je mets un point d’honneur à vraiment partager de la positivité. Pas parce que j’ai envie de forcer les gens à être heureux, mais parce que je pense que quelqu’un qui a eu de la chance comme moi d’être aussi heureux et de bénéficier de cette énergie positive, peut aider certaines personnes juste en partageant cette énergie.

AAS : Comment et quand as-tu commencé le rap ?

RANDY : Mon premier rapport à la musique c’est NRJ, quand ma mère mettait de la musique dans la voiture. Il y a eu aussi un animateur qui s’appelle Willy qui faisait des animations pour les enfants de la MJC. Un jour, il a mis l’instrumental de The Watcher de Dr.Dre et il a dit « vous allez tous faire un freestyle » avec une sorte de structure qui faisait “Yo les amis je m’appelle Randy, j’habite le quartier qu’on appelle Le Marais, ma mère s’appelle Iris, ma sœur s’appelle”… bref c’était sur cette base-là et c’est comme ça que j’ai commencé le rap. Et puis en 3ème, il y avait un type dans mon collège qui rappait, je trouvais ça bof alors j’ai commencé à rapper et c’est parti de là.

AAS : Quelles sont tes principales inspirations que ce soit dans la musique ou même dans l’art en général ?

RANDY : Souvent ce qui m’inspire c’est juste ce qui se passe en moi, dans ma chimie interne, les fluides et les organes qui interagissent à l’intérieur de mon corps. Par exemple, je vais entendre une prod et l’inspiration ça va être comment mon corps réagit au truc. Ensuite, des images vont apparaitre dans ma tête. Par exemple, il y a un morceau que j’ai fait il n’y a pas longtemps, c’était un peu le cliché d’une musique de western et j’ai eu l’image “BAM BAM Clint Eastwood, un cheval Jolly Jumper, Lucky Luke… BAM et tout s’assemble »… et voilà ! Donc l’inspiration, c’est comment je réagis physiquement à la prod que j’entends, les images qui viennent dans ma tête quand j’écoute la musique.

AAS: Ça veut dire que tu écris en fonction d’une prod ?

RANDY : Oui, c’est souvent la prod qui va donner l’impulsion à ce que je vais écrire ensuite. Je pense aussi que ça peut marcher dans les 2 sens. J’ai commencé à écrire sans prod, des bribes, des idées, des punchlines, des fulgurances. Pour l’instant, dans mon processus créatif, la priorité c’est toujours de voir ce que la prod me donne envie de dire et après je pose les paroles.

AAS : Quels sont tes feats de rêve ? Avec quel.le artiste aimerais- tu vraiment collaborer ?

RANDY : Makala !! La Fève, Alpha Wann, H Jeunecrack, Mairo, Kendrick Lamar, JID : très fort son dernier album, Smino, Slimka, Westside Gunn évidemment, mais aussi Tyler The Creator, Varnish La Piscine, Josman etc.

AAS : Tu as sorti plusieurs clips cette année, quel est celui dont tu es le plus fier ? Comment les réalises-tu ?

RANDY : Cette année pour les clips, on a beaucoup marché à l’instinct, on a sorti FAME!, pocketparadise ! et SUPER DEALER ! FAME ! s’est fait hyper naturellement, nous étions au Buzz Booster, qui est un concours de scène. Nous sommes allés en finale régionale et dans les loges on a tourné avec Dynjah et NeroFlex. pocketparadise ! a été le premier clip que j’ai réalisé. C’est le clip dont je suis le plus fier je pense, parce que c’est celui qui est le plus proche de ma vision (clip monté par Elioi, un énorme merci à lui au passage). C’est vraiment le clip qui me ressemble le plus à ce jour. J’espère par la suite continuer à expérimenter, devenir de plus en plus fort visuellement, et pouvoir retranscrire de manière assez précise ce que j’ai dans la tête et l’énergie que ma musique renvoie.

AAS : Tu es plutôt scène ou studio ? Et pourquoi ?

RANDY : La scène et le studio sont deux arts différents je pense. Fondamentalement, il y a une différence parce que, quand on est sur scène, on est dans une performance réelle et directe. Dans le studio, on peut plus parler de laboratoire parce qu’il y a des essais, on recommence, on refait, on modifie la voix. Ma voix autotunée, par exemple, n’existe pas sur scène exactement comme je peux la modeler en studio ou comme Mika, qui est mon ingé son, le fait en studio. Pour moi ce sont 2 expériences différentes, donc pour le public ça doit aussi être la même chose. Quand tu viens me voir sur scène, si tu as le même sentiment que quand tu écoutes ma musique, pour moi c’est un échec, parce que la scène et le studio doivent tous les 2 avoir leurs qualités propres. Quand tu écoutes mon son, tu vas remarquer des petits détails qu’on a ajoutés et quand tu vas me voir sur scène il y aura une version différente. A un moment on va couper le son où ce n’était pas forcément prévu, à un autre moment je vais pousser ma voix et à d’autres moments je vais calmer un peu ma voix. J’aime les deux de la même manière, c’est juste que ce sont des expériences différentes.

Venez me voir sur scène pour prendre une claque et allez aussi écouter mes sons, vous n’en reviendrez pas !

AAS : Où en es-tu dans tes projets musicaux ?

RANDY : 2022 a été l’année, en termes de musique, qui a été la plus folle pour moi. C’est là où j’ai eu le plus d’opportunités. Il y a quelque chose de gros qui arrive en 2023, j’espère que les gens vont bien le recevoir. Actuellement, j’essaie de devenir le meilleur rappeur de tous les temps, je m’entraîne pour ça, ça va prendre du temps. En tout cas, à chaque fois que j’écris, c’est dans cette optique.

AAS : Que peut-on te souhaiter pour 2023 ?

RANDY : De continuer à avoir des gens bienveillants autour de moi. Comme tu peux le voir avec mon équipe, ce sont des gens qui donnent de la force, qui n’ont pas peur de me dire quand je fais de la merde, même si ça me blesse. Ce qu’on peut me souhaiter ? C’est que ces personnes là restent près de moi, que la musique que je fais devienne meilleure. Pour le reste, c’est entre mes mains, mon travail, ma détermination, ma capacité à ne jamais lâcher parce que dans la musique c’est assez compliqué pour tenir, surtout quand on ne voit pas forcément de résultats.

AAS : Si je te demande un ARTISTEASUIVRE absolument, ce serait qui ?

RANDY : Dans mon cercle, il y a 3 artistes à suivre actuellement. Il y a NeroFlex, un rappeur de Reims hyper talentueux, il fait ses mixs tout seul, il est hyper fort et j’espère vraiment qu’il va bientôt prendre plus d’ampleur. Il y a Dynjah, qui vient de Brest, il vient de sortir Ego Freestyle partie 2. Diem et Elioi, un duo d’artistes beatmakers, ils font de la musique hyper libre, osée, avec un réel courage. Et pour finir, Losboi, qui est un excellent artiste qu’il faut écouter pour en capter tout le délire.

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