MARTIN LUMINET

MARTIN LUMINETDEUIL(S)

Alors, ça fait quoi d’être un garçon avec un monstre dans le cœur ?

Installez-vous bien confortablement sur votre meilleur fauteuil, prenez votre meilleur plaid, mettez votre meilleur casque et prévoyez plusieurs heures devant vous, de quoi écouter au moins deux ou trois fois en boucle (si ce n’est plus) l’album Deuil(s) de Martin Luminet qui sort aujourd’hui, et vous remettre de vos émotions.

Dans cet album, il y a tout ce que le garçon de 30 ans à la sensibilité exacerbée n’a jamais su dire. Ces mots, ses maux, impossible d’en parler, Martin Luminet ne sait que les chanter.

©David Desreumaux

L’auteur-compositeur-interprète et réalisateur de ses clips vient nous offrir un chef-d’œuvre d’une intensité rare. Cet album est une pépite d’écriture et de sincérité. Ce qui en émane est lourdement palpable sans pour autant pouvoir réussir à le définir exactement. La beauté et la subtilité de la musique de Martin Luminet semble résider en sa capacité à faire l’effet d’un tsunami différent en chacun·e de nous. C’est-à-dire que l’interprétation que l’on peut s’en faire résonne singulièrement au sein de notre “nous” propre, de notre cœur, de notre cerveau, de nos émotions, et pourtant cet album semble s’adresser à tout le monde.

Pour son tout premier album, l’artiste a fait preuve – comme à son habitude – d’un spoken word brut et cinglant le long des onze morceaux, tous ponctués de figures de style puissantes et de jeux de mots plus subtils les uns que les autres. À travers cette œuvre, l’idée est pour sûr de marquer d’une pierre blanche l’affirmation suivante : ne comptez pas sur Martin pour subir la traversée de son existence !

©David Desreumaux

C’est un artiste libéré (ou quasiment), voire délivré, qui nous livre aujourd’hui une œuvre que l’on peut lui qualifier de rédemptrice. « Qu’il est long le chemin jusqu’à soi », nous pique la conscience tranchante de Martin Luminet comme un (r)appel à la réflexion et à l’introspection. Là, l’artiste a pu prendre le temps de remettre tout en question, il vient s’affirmer et oser l’affrontement, tout y passe : l’amour, le(s) deuil(s), la société, l’époque, le temps, la mort, la résilience, le futur, les doutes, le chagrin, l’absence, le vide…

À ne pas en douter, c’est au sursaut collectif qu’il nous appelle, et cela commence par faire ressentir chacun de nos cœurs !

Étouffer, troisième single annonciateur de l’album (06.01.2023)

En concert à la Maroquinerie le 21.03.2023

Partager

error: Ce contenu est protégé